Bleubird – Street Talk 2
24/02/2010
C’est un peu triste d’écrire sur Bleubird, parce que j’ai vraiment du mal à choisir l’album qui rendrait le mieux sur Awaretune : ils sont tous globalement mauvais.. C’est une espèce de constante chez lui, un morceau qui déchire par album et le reste qui ressemble à un pot pourri de grime, rap alternatif en général et hip-hop plus conventionnel sur fond de blagues plutôt lourdingues quand on les écoute en mp3. Suffit d’écouter son refrain « Clean your plate, motherfucker think about the starving children » pour comprendre que c’est le genre de musique qui se vit plus qu’autre chose. En Live, ça devient le show d’un mec complètement barré, seul devant ses machines qui balance des vannes débiles entre deux morceaux plutôt touchants, caché derrière ses tatouages pour pas montrer qu’il est super sympa, caché derrière son cynisme pour qu’on oublie qu’il a quand même l’air vachement sensible. Ce mec est une vraie bombe qui sans avoir le flow d’un Sage Francis envoie de l’émotion à tour de bras; on a presque envie de le comparer à un John Cooper Clark 2.0, mais on osera pas, y a des mythes auxquels on touche pas. Suffit d’écouter Know The End (produit par Raoul Sinier, et ouais !), le seul morceau vraiment excellent de cette tape (qui justifie largement de la télécharger, d’autant qu’elle est gratuite) pour s’en convaincre. Le reste, bien moyen, est là pour bien vous dégouter et vous envoyer le voir en live, où les même chansons prennent simplement une autre dimension.
Psykick Lyrikah – Acte
09/02/2010
« Il a remonté la rue, tête basse, hésitant, fait 23 mètres, longé les murs, tout en cogitant… ». Premières paroles inédites d’ Acte qui consiste majoritairement en une adaptation de morceaux de Psykick Lyrikah qu’on connaît déjà par cœur, en version rock et assurée par Olivier Mellano (connu pour avoir bossé avec Miossec et Dominique A). On se retrouve le plus souvent avec des guitares lentes et saturées qui résonnent doucement, parfois plus fort, pour accompagner la voix d’Arm qui s’improvise chanteur sur certains morceaux et s’affirme poète sur tout l’album. On prend conscience des choses en oubliant leur sens, tout est aussi vaporeux qu’avant, mais moins urbain; la vie remplace la ville, et l’amour vient s’insuffler dans le tout. Sur fond de mélancolie, toujours. Le flow insistant du rappeur peut gêner au début, avant qu’on écoute, avant qu’on ne comprenne, dans cette foule de sentiments pas toujours faciles à saisir mais tellement expressifs qu’on en perd ses moyens. L’humilité est encore au rendez-vous, plus que jamais. On sort de cet album reposé, serein; comme à chaque fois avec le groupe, on partage ses émotions en ayant l’impression de se libérer d’un fardeau beaucoup trop lourd, on se laisse glisser sur ces sentiments retenus trop longtemps, sur lesquels Arm pose des mots pour les exprimer à notre place. On retrouve des morceaux du premiers opus qui ont été renommés (notamment « Des Lumières Sous La Pluie » devenue « Patience » ou « Trois Lettres Rouge Sang », morceau un peu trop à part dans le précédent album sublimé ici dans sa version « Rétines Larges »), comme quelques nouveaux, à l’image de « La Poursuite », certainement le plus marquant au premier abord, qui précède « L’aurore » tout simplement magnifique. Comme Des Lumières Sous La Pluie, impossible de décrire l’album seulement avec des mots. Et « Peu importe où se perdra l’âme, où se taira le drame, où s’mettra le temps tout petit à chercher où se cachera l’art, nourri l’essence dont l’absence attristera un ciel étrange dont l’éclat sera triste et ras… Il a raté quelques trains… Et il est resté là; l’air de rien… »